27 April 2009

Under REconstruction!

I am reworking this blog entirely; thanks for being patient with cobwebs, paintwork dust and spots, boxes unopened yet and mismatches...

24 April 2009

Je n'aime pas les chiens

Je ne pourrais pas avoir un chien, je l’oublierais dans un coin ou alors je ne supporterais pas notre différence et je me mettrais à quatre pattes pour le suivre, la langue pendante, pour m’éviter de lui donner un coup de pied au derrière. ¨Pourtant, deux de mes tableaux préférés –j’en possède un et l’autre je l’ai en carte postale- représentent des chiens ! Un berger allemand et un caniche. A part le teckel, je ne vois pas pire. Les chiens, ça pue, ça vous lèche sans demander la permission, ça aboie trop et ça fait des crottes immondes, surtout si vous leur donnez des boîtes à manger, qui contiennent d’ailleurs sans doute plus de merde que de réelle nourriture. Même si vous leur donniez de la viande, les cacas de mangeurs de viande, ça pue c’est bien connu. C’est pour cette raison que tout le monde adore les bouses de vache et dit : « ooh, ça sent la campagne ! » Finalement on préfère enfoncer sa tong dans une bouse –un coup de jet d’eau et on repart gambader- que marcher avec une chaussure, qui n’est pas un pied, dans une crotte de chien. A la maison j’ai une vieille brosse à dents qui ne sert qu’à ça : nettoyer les chaussures de ville qui se sont prises pour des tongs à la ferme. Mais depuis que j’habite dans un quartier marocain en ville, je ne me sers plus de cette brosse à dents détournée. Les marocains n’ont pas de chiens. Ils boivent du Coca et mangent des chips. Revenons à cette vache. Donnez-lui autre chose à brouter que son pré et vous connaissez le résultat. Elle devient folle. Et les gouvernements avec, surtout le gouvernement français qui, dans le souci de rassurer sa population de steakeurs à toute heure, avait créé à l’époque un label bleu-blanc-rouge avec de belles initiales, je vous le donne en mille : VF. Pour vache folle? Non, viande française. Je hais les abréviations et autres acronymes. Ca ne me rassure pas. J’ai besoin de savoir ce qui se cache dessous, derrière, en travers. C’est parce que je veux tout savoir. Comme c’est impossible et que ça me ferait exploser le cerveau comme Cate Blanchett dans Indiana Jones et le Royaume du Crâne de Cristal, je me rassure en demandant systématiquement : comment ça s’écrit ? Ca veut dire quoi l’abréviation ? C’est l’acronyme de quoi ? J’aime les très longs titres de films, comme Indiana Jones et le Royaume du Crâne de Cristal, ou Comment je me suis disputé (ma vie sexuelle) d’Arnaud Desplechin (je sais le nom de l’auteur ne fait pas partie du titre mais ça donne envie qu’il en fasse partie), ou C'est pas parce qu'on a rien à dire qu'il faut fermer sa gueule. Ca fait du bien quand on arrive à dire tout le titre en entier. Ca donne l’impression d’avoir une sacrée mémoire. Ca donne l’impression qu’on a déjà raconté toute une histoire avec quelques mots. Pour les paresseuses comme moi, c’est jubilatoire.

Je n’aime pas les chats sauf les miens

Je n’aime pas les chats sauf les miens, et encore. Je ne me souviens pas avoir aimé profondément un animal. Le seul qui m’ait ému particulièrement c’était un marabout, dans un zoo, (of course, pas dans un de ces pays où je n’ai hélas encore jamais mis les pieds, ambitieuse inculte que je suis), un marabout donc, qui tournait le dos à ses visiteurs, son petit crâne chauve piqué de cheveux hirsutes et solitaires, penché sur quelque réflexion. Son manteau noir, son crâne rose et sa posture méditative m’ont rendue amoureuse et j’avais envie de rester là près de lui. Doux délires anthropomorphiques… J’ai compris un peu plus tard que j’aimais dans ce marabout la figure grand-paternelle aux cheveux gris. Mon grand-père, ce hors-la-loi que j’ai tant aimé. Donc c’est clair, je n’aime pas les animaux. J’aime les bébés animaux comme tout le monde, pour leur innocence, comme un cadeau à observer, comme un état à portée de main et pourtant inaccessible. Mais j’ai besoin d’entrer en relation avec les êtres vivants, d’échanger avec eux. A la limite je m’entends mieux avec les arbres puisqu’ils n’émettent aucun son audible par mon oreille humaine, et qu’ils sont relativement immobiles quoique capable de grandir de plusieurs mètres et de vivre des centaines d’années ; je ne peux pas en dire autant. Puisqu'ils ne sont pas censés parler et qu'ils ne viennent pas se frotter contre moi, je n'ai rien à exiger d'eux. J’aime le silence des arbres et leur pose, promesse d’une sagesse et d’une connaissance incommensurables. A la manière de ce marabout sans doute. Je ne suis pas très affectueuse avec mes chats, les pauvres. J’en ai voulu deux d’un coup pour qu’ils ne s’ennuient pas. Les enfants en réclamaient depuis longtemps. Ils m’ont apprivoisée et désormais je sais que je serais triste de leur absence. Je le sais parce nous les avons perdus une fois. C’était angoissant. L’un est revenu après cinq jours, l’autre trois semaines. Toute existence terrestre suppose une disparition subséquente. D’autres le disent ainsi : on va tous crever. C’est dur quand on y pense. Avant la présence, il y a l’innocence, ne pas savoir qu’il y aura. Pas de souffrance donc. Quand on souffre du manque d’un amour ou d’un enfant qui n’est pas encore arrivé, c’est qu’on l’a déjà élaboré dans sa tête, cet amour, cette personne. Elle existe dans notre esprit et elle nous manque de ne pas être incarnée. La mort à l’envers ? Comme le chante Björk : I miss you, but I haven’t met you yet… Mes chats sont adorables ! Ils ont des lubies. L’un lèche inlassablement des sacs plastiques et l’autre se précipite entre vos jambes dès que vous sortez de la douche pour se frotter sur la peau mouillée. Ces choses-là n’existeront plus un jour mais on ne pourra jamais leur ôter d’avoir été. C’est là que la mémoire intervient, vilaine mémoire qui ne fait pas que du bien. Mais j’en parlerai une autre fois.

à déclamer...

Parce que certains mots sont meilleurs à l'oral qu'à l'écrit:

"Avant... je me prenais pour une mousse au chocolat... mais je n'étais qu'un pavé... ardéchois!"